En tenant sa main je pouvais courir comme je n'aurais jamais pensé le faire. Je pouvais sauter des barrière que je ne voyais même pas en écoutant sa voix, et les mots qu'il me disait. C'était une sensation radicalement différente de l'athlétisme que j'avais toujours connu jusqu'à maintenant. Je pouvais parler de ressentir le sport de l'intérieur. C'était une vision différente. J'étais dispensée de cours de sport à cause de mon handicap, parce que Jun, mon guide, ne pouvait pas y assister a ses cours...mais j'aurais aimer pourvoir le faire.

Mais aujourd'hui nous étions samedi. J'avais eu le terrain pour moi pendant deux heures. J'avais couru, et à présent, j'étais de nouveau seule, et je faisais mes étirement, sur l'herbe verte -elle aurait été bleue que pour moi ça aurait la même chose- et confortable. Jun m'avait laissée dans le parc, d'ici je pouvais retourner a ma chambre ou me promener sans problème. Il m'avait quand même indiqué dans quelle direction était le bâtiment, par soucis de conscience.

Je me posais dans l'herbe, tache rouge au milieu de tout ce vert. Ce n'était pas vraiment un mélange très joli, mais je me fondait bien dans ce décor. Mes cheveux à peine plus clair que le jogging que je portait s'étalait autour de moi en flammes inoffensives.
Il y a une chose que j'aimais beaucoup dans cette école, et c'était sans doute le cas de beaucoup d'élève aussi, c'était le Week End. Il n'y avait pas de mot proprement japonais pour designer cette fin de semaine.

Je me rasseyais, bien droite, et les jambe tendue devant moi, avant de les écarter de chaque coté de moi, et de m'aplatir sur le sol, comme si je ne faisait pas un mouvement qui nécessitait des année d'entrainement et d'assouplissement quotidien. Cette souplesse que j'avais acquis avec de durs efforts, et qui aujourd'hui ne valait plus rien pour moi.
Après cela je me redressais sur mes jambes, et écartais les bras d'un coté, puis de l'autre...Et ce faisant ma main effleura quelqu'un...à moins que les arbres portent des vêtements, c'était un être aussi humain que moi.


Mais comme il n'y avait pas de réponse, j'esquissais un sourire d’excuses.


Mais peut-être que parce que c'était une agréable journée, je me sentait de très bonne humeur et elle était aussi et surtout légère, comme si rien ne pouvais me faire perdre mon sourire.
Mais evidement, je ne souriais pas du bon coté...c'était bien dommage.